Colloque d'amour 

 

Si cet amour que tu me portes.
Mon Dieu, est comme celui que je te porte,
Dis-moi où est-ce que je m'arrête ?
Et toi, où t'arrêtes-tu ?

 

— Âme, que veux-tu de moi ?
— Mon Dieu, rien de moins que te voir.
— Et que crains-tu le plus de toi ?
— Ce que je crains le plus : te perdre.

 

Une âme cachée en Dieu,
Que peut-elle désirer,
Sinon aimer, aimer encore.
Et, dans l'amour tout embrasée,

 

Recommencer à aimer.
Je te demande un amour qui me remplisse.
Que mon âme, ô mon Dieu, te possède !
Pour se faire un doux nid,
Tout à sa convenance. 

 

Th. D’Avila. Œuvres Complètes. Ed. Cerf. 1995, Tome I, p.1231-1233.